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Coup de gueule : l’avidité de la RBC

La Banque Royale est plongée dans la tourmente depuis qu’on a appris qu’une quarantaine de ses techniciens en informatique perdraient leur emploi au profit d’iGate, un sous-traitant embauchant des travailleurs étrangers temporaires. Une campagne de boycottage de la banque bat son plein sur la Toile. Des syndicats menacent d’en retirer leurs fonds. Le gouvernement fédéral a dit enquêter sur le recours à des travailleurs étrangers pour déloger des Canadiens, ce qui est interdit.

La banque se défend d’avoir recours à des travailleurs étrangers temporaires. C’est vrai, mais son sous-traitant semble avoir obtenu la permission d’en faire venir pour qu’ils soient formés – et c’est le comble – par nul autre que les 45 employés qui perdront leur emploi. Une fois cela fait, ils quitteraient, dit-on, le Canada pour travailler depuis l’étranger, mais les faits restent nébuleux.

Deux questions s’entremêlent dans ce dossier : le recours à des travailleurs étrangers temporaires au Canada et la délocalisation à l’étranger d’emplois occupés par des Canadiens. Si le sous-traitant de la banque, i Gate,  a fait appel à la première solution (en détournant le programme de son réel objectif), c’est pour mieux permettre à la Banque Royale d’avoir recours à la seconde.

Le programme des travailleurs étrangers temporaires est problématique à bien des égards, mais ce qui est en cause dans le cas de la RBC, c’est cette tendance lourde à la délocalisation vers l’étranger d’emplois bien payés au Canada. Il s’agirait d’ailleurs d’une pratique adoptée depuis des années par presque toutes les grandes banques, a appris la CBC.

Ce que le cas révélé en fin de semaine met en relief est la petitesse de cette stratégie et la cupidité de ces grandes institutions aux coffres bien garnis. La Banque Royale n’est pas contente d’afficher des profits de 2 milliards $ au premier trimestre de cette année, il lui en faut plus. Alors, pour des miettes de profits supplémentaires, elle met 45 personnes à la rue.

Les Canadiens ont raison d’être choqués alors que le gouvernement fédéral fait la vie dure aux chômeurs et que la situation de l’emploi reste précaire. On apprenait la semaine dernière que le taux de chômage atteignait 7,2 % en mars et qu’en un seul mois, environ 55 000 emplois avaient été perdus au pays, la majorité des emplois à temps plein.

Dans un tel contexte, les Canadiens pourraient s’attendre à un peu plus de reconnaissance de la part d’un secteur qui a largement bénéficié de généreuses baisses d’impôts accordées avant et pendant la crise économique. Des baisses d’impôts qui privent le gouvernement fédéral de milliards en revenus, une perte qui lui sert maintenant à justifier la réduction de ses dépenses de programmes.

Ceux qui défendent ces pratiques sous prétexte de compétitivité oublient que le respect de ses clients ET de ses employés est aussi un facteur de succès des entreprises de services, banques comprises.

Cet article Coup de gueule : l’avidité de la RBC est apparu en premier sur L'actualité.


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